Une voie jungienne

Sur cette voie, la psychanalyse symbolique se définit comme jungienne parce que C.G. Jung a pensé de manière pertinente une psychanalyse des profondeurs. Il a notamment découvert de manière très expérimentale au cœur de l’inconscient la réalité spirituelle d’un processus naturel qui recherche la transmutation harmonieuse de la vie. Ce processus vient transcender de manière incessante le point de vue limité et figé du moi. Cette découverte est malheureusement encore largement ignorée par les théories de la psyché les plus en vogue qui demeurent centrées exclusivement sur le moi et qui ne connaissent que les aspects destructeurs et dysfonctionnants de l’inconscient. Ces aspects existent bien sûr, mais existe aussi au centre de l’inconscient un recours positif qui œuvre de l’intérieur de nous-mêmes à les réparer et à nous guérir du tragique. Jung a pensé cette réalité intérieure positive, qu’il a découverte, sous le concept du Soi. Celui-ci est le travail du divin, du transcendant, du numineux, au sein de l’humain. Il est l’Un vivant présent au cœur de l’inconscient collectif de l’humanité, traversant de l’intérieur tous les êtres, mais se manifestant cependant d’une manière personnelle et singulière à chacun. Il est le centre de la psyché humaine, et il veut réaliser celle-ci comme un mandala vivant, une union harmonieuse des contraires qui la constituent (comme le masculin et le féminin, la raison et l’instinct etc.)
L’ouverture au Soi fait de la quête analytique une authentique expérience spirituelle personnelle (délivrée de toute inféodation au discours collectif d’une quelconque institution idéologique et d’une quelconque religion).
L’union du Soi veut se réaliser sous une forme totalement inédite et singulière dans la vie de chaque individu : une forme inédite que ni l’analyste, ni le sujet qu’il accompagne ne connaissent encore, et dont ils ne peuvent en rien anticiper le déroulement, au commencement d’une psychanalyse symbolique.

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